La création du Parc fait suite à la construction en 2018 d’une halle entre les 2 Maisons éclusières rue de la Garonne pour accueillir certaines manifestations culturelles.
La situation de ce site est des plus intéressante. En effet, il fait face au centre historique d’Agen et au-delà au coteau de l’Ermitage qui constitue l’un des points de vue pour contempler les paysages typiques et le patrimoine bâti de la vallée de la Garonne.
Les 2 Maisons éclusières et les quelques murs de soutènement sont, avec le seuil de Beauregard (et la maison du barragiste attenante) les derniers vestiges du Canalet, qui assurent le liaisonnement entre la Garonne et le Canal latéral à la Garonne. Cette voie d’eau a été comblée à la fin des années soixante, lors des premiers travaux de recalibrage de la Garonne.
La conservation de ce site justifiait sa mise en valeur, tout en permettant la création d’un poumon vert au cœur d’un secteur urbanisé dense. En 2020, démarrent les premiers travaux de paysagement du site.
Ce parc paysager de plus de 2 hectares, est essentiellement dédié à la promenade et au repos. De nombreux mobiliers, chaises longues, bancs et tables de pique-nique y ont été disposés. Les pelouses sont accessibles au public.
Afin de rappeler l’identité du lieu, le site est jalonné de grands mats à thème retraçant l’histoire du Canalet à partir de documents provenant des archives départementales ou collationnés auprès des habitants du quartier du Passage-Bourg. Ainsi sont évoqués :
• L’ouvrage technique de la rigole d’eau avec le plan, les photos de l’époque et les explications sur son fonctionnement.
• L’utilisation des bateaux à eaux pour la minoterie.
• Le développement des activités aquatiques au début du XXème siècle avec la présence des bains « La Nautique » et son école de natation.
• Les grandes crues de la Garonne avec des repères qui situent dans le Parc le niveau de l’eau en fonction de l’année (de 1435 à nos jours).
Le Parc permet de faire le lien entre le Canal latéral à la Garonne (ou Canal des Deux-Mers), le Pont-Canal, la Passerelle Michel SERRES et le Pont de Pierre, en empruntant l’itinéraire cyclable existant (avenue Justin Maurice, rue Paul Chambelland, avenue de l’Europe, avenue de Pologne, chemin de Vigneau) pour rejoindre la Voie Verte du Canal au niveau de la quatrième écluse, dite écluse de « Rosette ».
En 2023, la Commune a réalisé un cheminement vert (traité PMR) à l’arrière de la digue de protection pour rejoindre au niveau du Pont de Pierre le projet d’aménagement des berges de Garonne, porté par l’agglomération d’Agen. Ce projet concerne la section comprise entre le Pont de Pierre et le seuil de Beauregard. Ainsi, l’emprise foncière respective de ces deux projets d’aménagement correspond à l’ancienne emprise de l’ex-Canalet longeant la Garonne.
Le projet d’aménagement est pensé pour permettre une gestion raisonnée du site, afin de favoriser la préservation et le développement de la biodiversité :
• Des noues, sortes de fossés ou de bassins, récupèrent les eaux pluviales. Ce milieu humide a été planté de végétaux aquatiques et semi-aquatiques propices au retour d’une faune qui avait quasiment disparue (batraciens, libellules…).
• L’aménagement paysager proprement dit comprend la plantation d’une soixante d’arbres différents dont le choix des essences s’est fait en privilégiant les variétés locales (l’aulne, le chêne, le micocoulier ou le melia), mais également en tenant compte du changement climatique dont les conséquences sont malheureusement déjà visibles dans le département, ce qui a conduit la Commune à choisir des essences plus résistantes à de longues périodes de sécheresse. En outre, dans le cadre d’une démarche de sensibilisation et de découverte pédagogiques, l’ensemble des arbres a fait l’objet d’une identification permettant aux habitants et aux promeneurs de connaitre le nom commun et le nom latin de chaque sujet.
Enfin, la plantation de haies champêtres (500 arbustes) en lisière du site va contribuer à la restauration de la biodiversité, ces haies accueillant notamment de nombreux oiseaux et petits mammifères.
La gestion quotidienne de ce site ouvert au public a été conçue pour limiter au maximum en termes d’entretien l’intervention des Services techniques municipaux.
A cet effet, la Commune a privilégié le recours à l’éco-pâturage en nouant un partenariat avec un éleveur local qui lui met à disposition une partie de son troupeau de moutons pour le faire pâturer sur la partie « prairie » du site ainsi que sur le talus de la digue. Le recours à l’éco-pâturage permet de limiter au strict minimum l’utilisation des tondeuses. Ces moutons de type « Cameroun » sont très rustiques. Il n’est pas nécessaire de les tondre dès lors qu’ils perdent naturellement leur laine.
La Commune a été accompagnée pour ce projet par le bureau d’études Paysage GASTEL PAYSAGE (Bordeaux) et la participation financière de l’Agglomération d’Agen, de la Région Nouvelle-Aquitaine et de l’Europe dans le cadre du programme LEADER.